La basse vision figure parmi les principaux handicaps des personnes âgées. Une malvoyance influe considérablement sur leur vie au quotidien. Elle favorise la perte d’autonomie des séniors.
Qu’est-ce que la basse vision ? À quoi est-elle due ?
Quels sont les symptômes habituels ?
Quelles sont les solutions actuelles en termes de traitement ?
Existe-t-il des produits pour pallier la basse vision ?
Quels sont les traitements innovants ? Les réponses dans cet article.
Définition et causes de la basse vision
La basse vision est une affection visuelle qui ne peut être corrigée par des traitements médicaux. On peut l’identifier par la mesure de l’acuité visuelle qui indique une note inférieure à 4/10. On prend le meilleur résultat de l’œil corrigé. L’atteinte du champ visuel est également évaluée. Dans le cadre d’une basse vision, ce champ est limité à moins de 60 °.
Par ailleurs, on peut classer la malvoyance en deux. Elle peut être de près ou de loin. Ce dernier type de basse vision peut également être codifié par des stades en fonction de l’acuité visuelle (AV) :
- légère : AV inférieure à 6/12 ;
- modérée : AV inférieure à 6/18 ;
- sévère : AV inférieure à 6/60 ;
- cécité : AV inférieure à 3/60.
Quant à la vision de près, on peut la caractériser en Basse Vision si la valeur de l’Acuité Visuelle est inférieure à N6 à 40 cm. Toutes ces valeurs sont corrigées.
De nombreuses causes peuvent entrainer une basse vision. On peut les regrouper en trois mécanismes.
Une dégradation globale de la vision
La vision est touchée dans son ensemble. Les principales causes sont la cataracte et le glaucome. La cataracte est due au vieillissement du cristallin. Quant au glaucome, il résulte d’une augmentation de la pression à l’intérieur de l’œil.
Un problème de la vision centrale
Les causes centrales sont la détérioration de la macula due à un diabète, ou encore la DMLA (Dégénérescence maculaire liée à l’âge). Cette dernière est la plus observée, notamment chez les séniors de plus de 50 ans. Le diabète quant à lui, peut entrainer une rétinopathie diabétique qui est due à un problème de vascularisation à ce niveau.
Un trouble de la vision périphérique
Il touche la vision dite de côté. Les pathologies responsables sont généralement d’origine génétique. C’est le cas de la rétinite pigmentaire.
La sécheresse oculaire ainsi que les infections oculaires diverses sont aussi susceptibles de conduire une basse vision.
Les symptômes habituels
On peut reconnaître une basse vision par l’observation du comportement d’une personne âgée. Il est possible que le sujet concerné n’ait pas conscience que sa vision est en train de baisser. Néanmoins, grâce à certains signes, l’entourage peut facilement identifier la présence de l’affection. On peut citer :
- l’irritabilité inhabituelle ;
- le renoncement à ses activités préférées : lecture, etc. ;
- la maladresse ;
- la négligence inhabituelle ;
- la méconnaissance de son entourage ;
- la méconnaissance des objets ;
- le penchement de la tête sur un côté au moment des discussions.
La personne qui souffre de la baisse de vision peut également se plaindre des symptômes suivants :
- présence de tâches dans son champ visuel ;
- sensibilité nette à la lumière ;
- vision de plus en plus floue ;
- vision dite en tunnel ;
- diminution de la conception des contrastes.
Les traitements actuels de la basse vision
Le traitement de la basse vision se fait en fonction de la cause initiale de son apparition. Il est ainsi plus avisé de consulter un ophtalmologue pour décider des mesures à prendre.
Pour les infections, les médecins peuvent prescrire des médicaments, notamment les antibiotiques. Quant à la sécheresse oculaire, on utilise souvent les larmes artificielles.
Dans le cadre d’une cataracte, on procède à une chirurgie qui relève l’opacité retrouvée sur le cristallin. Quant au glaucome, les médecins ont recours à des médicaments baissant la pression oculaire. Pour la rétinopathie diabétique, le traitement dépend du stade de l’affection.
Dans tous les cas, une réadaptation visuelle est réalisée chez les séniors. Elle permet de freiner le développement de ces affections irréversibles de malvoyance. Cette rééducation des yeux est effectuée par un orthoptiste. Le but est d’aider les patients à conserver leur vision résiduelle. Pour ce faire, il utilise divers exercices oculaires.
D’autres spécialistes peuvent accompagner les séniors en cas de basse vision. Il s’agit des :
- psychologue : pour accepter la situation ;
- ergothérapeutes : pour adapter leur environnement ;
- instructeurs en locomotion : pour la gestion des éventuels déplacements ;
- opticien spécialisé en Basse vision : pour guider le choix sur les différents produits palliatifs de basse vision.
Les produits pour pallier la basse vision
Il est possible de pallier une basse vision. C’est ainsi qu’interviennent de nombreux dispositifs, à savoir :
- les loupes optiques : elles servent à agrandir les textes et les objets. Il existe différentes formes sur le marché, dont celles à main, ou encore d’autres qui sont à poser. Ces dernières sont plus fonctionnelles étant donné que le sujet aura les mains libres ;
- les filtres protecteurs : Il s’agit d’une solution pour les problèmes de contrastes liés à la basse vision. Ils améliorent considérablement le confort visuel des patients ;
- les lampes pour basse vision : elles constituent une aide précieuse pour la vision en détail. Pour ce faire, on utilise des éclairages spécifiques avec la possibilité de réglage de l’intensité et de la température de couleur;
- les téléagrandisseurs et les loupes électroniques : ils sont plus efficaces que les loupes. Leur principale action est d’agrandir des objets ou des textes. Ils diffèrent des loupes par la présence d’un écran, qui peut être intégré ou non.
Les solutions innovantes pour la basse vision
Dans le but d’aider les séniors atteints de basse vision, on observe de plus en plus de dispositifs électriques innovants. Entre autres, il y a les « objets à synthèse vocale ». Ils constituent un supplément d’aide dans la vie quotidienne de ces personnes âgées. On peut citer :
- les calendriers parlants ;
- les calculatrices parlantes ;
- les montres parlantes ;
- les réveils parlants ;
- les thermomètres médicaux parlants ;
- les balances parlantes ;
- etc.
On retrouve aussi des tablettes tactiles. Elles interviennent dans la lecture. En effet, elles sont dotées de multiples paramètres pour pallier une basse vision. Le sujet peut ainsi régler la luminosité ou encore la taille des caractères sur tous ses textes.
Actuellement, il existe aussi des solutions adaptées aux causes de la malvoyance. Pour la DMLA, la loupe électronique est de plus en plus exploitée. Plus pratique qu’une loupe optique, elle permet de réaliser des agrandissements jusqu’à 30 fois. En plus, d’être légères, elle offre également une excellente qualité d’image numérique.
Les téléagrandisseurs
Les téléagrandisseurs répondent au même concept. La différence de ce dispositif est la présence d’écran plus grands. Il existe différents modèles au choix pour lire les documents et voir toutes les images. Ils sont aussi munis d’une option de lecture vocale. À titre d’exemple, il y a le téléagrandisseur GoVision lit le docuement vocalement et permet d’y insérer une clé USB pou regarder des photos et lire un document DOC ou PDF. Il a un système de stockage pour des documents et des fichiers vidéo. Pour aller plus loin, il est aussi possible de le connecter à un téléphone portable (smartphone) via un câble.
De nouvelles techniques de dépistage sont également en cours parmi les solutions innovantes. Elles sont d’ordre préventif sur les maladies comme le glaucome ou la DMLA.
En 2040, le nombre de personnes souffrant de DMLA est estimé à 2,6 millions. Quant au nombre total de malvoyants, il avoisinerait les 6,95 millions en 2050 selon l’OMS.